C’est l’histoire d’un Gars qui se balade le long de sa vie.
Il avance régulièrement. Il monte des collines, gravit des montagnes, Il descend des chemins glissant avec force et aisance.
Les paysages s’enchainent. Tantôt un chemin bucolique, tantôt une forêt verdoyante.
Puis au détour d’un sous-bois ombragé, il trébuche et tombe dans une merde, une grosse bouse odorante.
Il se relève tant bien que mal et continue son chemin, mais une chose à changer.
L’odeur de cette merde est toujours présente et son poids se fait ressentir à chaque pas. Il n’a plus que cette merde en tête.
Cet effluve nauséabond entêtant absorbe tout son esprit et il chute à nouveau dans une merde.
Son chemin devient merdique.
Il se relève encore, mais avec plus de difficultés.
Rapidement ces deux merdes qui lui sont arrivées prennent la place entière dans son esprit.
Et ça continue trois, quatre, cinq, dix merdes. Il ne se relève même plus. Il rampe sous le poids de tous ces excréments accumulés.
Fatigué de trainer tout ce poids, le Gars s’arrête. Il n’avance plus, il n’a plus d’énergie, il craint qu’une autre merde lui tombe dessus.
Un jour un Type arrive et demande au Gars : « Qu’est-ce que tu fais parterre sous toutes ces merdes ? »
« Des merdes me tombent dessus à chacun de mes pas sur le chemin de ma vie. Je suis fatigué, je m’arrête… »
Le Type lui tend la main et le relève. Il le tapote pour faire tomber les merdes collées au Gars.
Allégé, le Gars lève la tête et regarde ce Type qui vient de l’aider. Il est bien habillé, se tient droit et son regard est doux et déterminé. Il lui demande qui il est.
« Je suis ton avenir si tu trouves quoi faire de toutes ces merdes qui croisent et qui croiseront ton chemin. »
Interloqué, le Gars reste muet.
Le Type reprend : « Repose-toi quelques instants. Assieds-toi sur ce rocher et prend le temps de trouver ta solution. »
Le Type repart et laisse le Gars souillé et malodorant debout sur le chemin.
Le Gars s’assoit alors sur le rocher. Il ferme les yeux. Il respire profondément. En inspirant il se rends compte qu’il pue la merde.
Il trouve un ruisseau et se plonge dedans pour se laver. Après quelques minutes il ressort plus propre. L’odeur a disparu ce qui laisse de la place dans l’esprit du Gars pour la première fois depuis longtemps.
Il se tient debout devant le tas d’excréments qu’il s’est trainé tout ce temps. Une idée germe dans son cerveau libéré.
Il rassemble toutes les merdes qui lui sont arrivées durant son parcours sur le chemin de sa vie et l’éparpillent sur un champ de terre tout près. En quelques instants le sol absorbe ces étrons.
En disparaissant une chose merveilleuse se produit. De la nourriture se met à germer de cette terre ensemencée. Ebahis le Gars commence à manger.
Plus il se nourrit, plus il sent l’énergie afflué dans ses veines. Toute cette énergie qu’il croyait disparu à jamais, cette énergie qu’il avait utilisées à porter son fardeau lui est rendu.
Rechargé, libéré il reprend son chemin avec entrain. Ce Gars allait devenir le Type qu’il voulait être.
Et vous de quelles merdes vous êtes-vous relevez plus fort ?
Quelle merde vous empêche de devenir le type que vous voulez ?
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